Avec mon changement d’emploi du temps, lié à mes nouvelles activités professionnelles, j’ai fais le choix de privilégier cette saison, les courses à « Titres ».
C’est ainsi que se présentent les championnats de France par équipes 2017 de ski-alpinisme, dont l’épreuve support se trouve être le « Grand Béal » dans le massif du Queyras. C’est une course que j’affectionne particulièrement car elle est organisée par une volonté locale des habitants des villages d’Arvieux, de la Chalp et de Brunissard. De plus l’accueil et l’ambiance sont toujours excellents.
Pour la sixième année consécutive je vais courir avec mon ami et coéquipier Wilfrid Jumere, avec qui nous sommes détenteurs du titre des cinq dernières années dans la catégorie vétéran. Willy est un super compétiteur et il représente à la fois mon meilleur équipier et mon plus féroce adversaire lorsque les courses sont en individuelles.
Malgré des conditions météo à nouveau défavorables avec une belle chute de neige, le parcours prévu par les organisateurs est conservé en majorité et nous allons évoluer sur 22 kilomètres avec 2210m d+ et 7 montées dont deux portages.
Nous sommes décidés à conserver notre titre en catégorie vétéran et nous choisissons de ne pas prendre trop de risques car normalement nous avons suffisamment de marge par rapport à la concurrence. De fait le classement au scratch est cette année moins mis en avant pour nous.
Le départ est donné depuis Brunissard et c’est un peu la cohue, car tous les parcours s’élancent en même temps. Nous sommes ainsi mêlés aux jeunes des catégories cadets et juniors, qui avec leur vitesse de pointe restent toujours en tête quelques centaines de mètres. Je me câle dans les skis de Willy afin de rester bien en ligne et de nous protéger des chocs ou casse de bâton avec les autres concurrents, sur une première portion où nous empruntons une piste de ski de fond avant de bifurquer en pleine montagne. Dés les contreforts raides et difficiles à appréhender avec la neige fraîche déposée au sol sur une couche de neige gelée, nous nous positionnons en 8ème place. Derrière nous le trou se forme assez vite et nous n’avons de pression particulière. Bien dans le rythme derrière l’équipe des jeunes espoirs de Jonathan Battuz, tracté par un très fort Will Juillaguet, nous sommes également en contact avec les 6ème Yann Pollet-Villard et Thomas Pueyo. Nous recevons au passage les encouragements d’Olivier Bagnères, notre team manager d’Atma-ski. Merci à lui pour l’aide qu’il nous apporte.
Les 3 premières montées et descentes vons ainsi se dérouler sans problème. Pour ma part je suis vraiment à l’aise au niveau cardiaque et musculairement je résiste bien à la difficulté des conditions neigeuses.
Pour la 4ème ascension nous partons pour une longue montée vers le sommet de la crête de Ballard, qui va se terminer par joli portage des skis. Dès le début de la montée je perds une peau. Je m’arrête et la remets assez vite, j’essaye de combler le trou qui s’est maintenant formé avec les équipes à l’avant, mais je perds l’autre peau ! Avec des peaux sêches je peux tenter de recoller en me donnant à fond, mais maintenant c’est au tour de Willy de perdre une peau, puis la deuxième également. La malchance n’en fini pas là puisque Willy n’arrive plus à rechausser un de ses skis dont la butée avant s’est bourrée de glace. Enfin au bout de longues minutes nos soucis semblent derrières nous, mais l’écart avec les deux équipes devant nous est trop important pour être comblé normalement. Heureusement que nous avons de la marge avec les autres équipes de vétérans !
La suite du parcours est très esthétique et je prends le temps de savourer lorsque je le peux. Willy est aussi très à l’aise. Le seul moment un peu délicat va se dérouler sur l’avant dernière descente où nous partons dans un épais brouuillard cumulé à la chute de neige et où nous perdons un court instant les balises rouges de direction. Un petit arrêt pour faire le point, puis nous retrouvons notre chemin.
C’est sans anicroche que nous finissons la course en remportant le titre de champions de France par équipe vétérans pour la 6ème année consécutive. Au classement général toutes catégories nous prenons finalement la 7ème place, car Will et Jonthan vont être pénalisés pour un problème technique et être classés juste derrière nous.
Décidément avec Wilfrid nous avons placé la barre assez haute et il sera difficile à un autre couple de coureurs de venir égaler notre nombre de titres consécutifs !
Winter Vertical race de Limone dans le Piémont Italien, une nocturne un peu atypique !
Après 2 mois de sevrage de compétition et très peu d’entraînement, il est vraiment temps de revenir prendre un dossard et le départ d’une course. Avec le peu de temps libre que j’ai eu ces derniers temps, je décide d’aller poser mes spatules chez nos voisins Italiens pour une compétition nocturne avec un format original de 2 montées et 2 descentes sur un dénivelé total de 630 m D+ et D- pour 7 km de distance.
Comme toujours en Italie, les concurrents ne sont pas venus pour faire de la figuration et c’est 50 coureurs aguerris qui se présentent sur la ligne de départ, avec en tête Filippo Barazzuol, membre de l’équipe d’Italie et récent 4ème à la Pierra Menta.
J’ai du mal à me décider pour le choix des peaux, car il a fait très chaud toute la journée et le regel n’est pas encore trop fort. Finalement je fais un choix moyen entre retenue et glisse, qui ne va pas se montrer payant.
Au start je suis bien positionné et je prends la 2ème position derrière Filippo, mais dans le premier petit mur, la neige est vraiment trop regelée et je perds l’adhérence. Je tombe en avant et je recule immédiatement vers la 15ème place. Le terrain qui suit est relativement plat et comme ma glisse est moyenne je perds inexorablement du terrain. En plus mon cardio ne monte pas et je ne suis pas dans le rythme. La situation n’est vraiment pas parfaite.
Enfin un vrai changement de profil et une montée plus raide va m’aider à faire démarrer la machine. Le cardio remonte et ma position dans le peloton aussi. Je suis maintenant 5ème. Filippo est devant 3 italiens regroupés. Moi je reste à distance de 40 secondes environ et j’ai 4 concurrents accrochés à mes basques. Les sensations sont toujours drôles dans ces nocturnes, avec peu de repère sur l’avant de la course et la lumières des frontales de mes concurrents arrières qui m’éclairent plus ou moins en fonction du mouvement de tête. Je suis bien concentré sur mon effort et je reste bien en limite de ma fréquence cardiaque sans trop en rajouter pour ne pas ralentir. Au sommet de la première montée je bascule dans le noir total, car les 4 premiers sont trop loin pour que je puisse bénéficier de l’aide de leurs lumières. Ma surprise est grande quand je m’aperçois qu’il n’y pas de balisage ni d’éclairage dans cette descente de 480m de dénivelé. En effet les organisateurs n’ont pas eu le temps de venir allumer les flambeaux et je descends totalement au filling en espérant être sur la bonne trajectoire et dans la bonne direction. Lors d’un premier mouvement de terrain important, je sors de la piste damée et je me récupère tant bien que mal, puis peu avant l’aire de repautage je me trompe complètement de direction et je dois revenir sur mes pas. Ainsi 4 adversaires vont me doubler sur cette erreur. Au repautage qui suit je suis bien véloce et je repars devant eux, mais ils restent bien accrochés dans mes pas. Sachant qu’il ne reste que 170m D+ je me mets au pas de course et je donne ce qui me reste d’énergie. Ainsi un seul d’entre eux va m’accompagner pour la dernière manipulation et la bascule vers la ligne d’arrivée. Dans le noir total je laisse filer les skis et je vais même faire une pojnte de vitesse à 95,4 km/h ! mon poursuivant n’aura pas cette audace et il va perdre plus de 15 secondes sur moi. Je franchis la ligne à Mac12 en 5ème position au classement général et 1er Master.
J’ai bien profité de cette compétition pour « décalaminer » mon moteur, mais cette course est quand même un peu osée quand on voit la vitesse atteinte dans les descentes de nuit sans balisage ni éclairage. Les locaux qui connaissent bien leur terrain étaient plus à l’aise !
Comme toujours dans cette région italienne, tout se fini par une bonne pasta partie et une remise des prix joyeuse et conviviale.
Lancement de la saison des compétitions de ski-alpinisme avec un début dans le vif du sujet. N'ayant pu m'aligner au départ des premiers rendez-vous de l'hiver, je dois me présenter à ces championnats de France de VR sans avoir endossé un dossard , ce qui ne plais jamais, car pour être immédiatement dans la bagarre il est toujours préférable de s'être testé avant.
Les conditions de course sont parfaites et l'échauffement se fait sans contrainte. Seul bémol, je ne me trouve pas un "jus" extraordinaire, mais ce n'est jamais totalement révélateur de l'état de forme.
Au départ j'ai la surprise de me retrouver placé dans les 12 places réservées en première ligne, qui sont attribuées en fonction du classement national, avec au moins 3 absents me voilà installé confortablement.
Au start je reste, comme souvent en raison de mon âge, un peu collé à la neige et je suis vite doublé par un bon nombre de concurrents, souvent des très jeunes pleins de "sang" ! Je sais qu'il faut pourtant être bien placé pour la première partie de course qui a la particularité d'emprunter une trace étroite pendant 50m de d+ qui ne va pas favoriser les dépassements. Du coup je suis un peu bouchonné et au lieu de perdre de l'énergie je reste dans les pas des concurrents qui me précèdent immédiatement. Lorsque nous reprenons les pans damés, je me fais super violence et je monte le régime au maximum pour me replacer. J'aperçois alors Julien Poquet un peu devant et je décide de vite me mettre dans ses skis, car je sais que son niveau dans l'exercice est proche du mien. Dans sa foulée je retrouve un rythme soutenu mais facile à suivre. Nous remontons des concurrents sans jamais nous faire dépasser, ce qui est très bon signe et me rassure sur la qualité de l'allure. Une section bien raide va vite me faire monter dans les "tours", mais je résiste bien. Le mental va bien, même si je vois que Florent Perrier, un de mes principaux adversaire au classement de la catégorie vétéran, à pris les devant dans une allure que je ne peux accrocher.
Au taquet, mais motivé la montée se passe bien, avec des changements de d'allure et des relances, puis nous revenons sur des juniors partis très forts. Nous nous trouvons alors dans une section très raide dans le dernier tiers du parcours. Pour les doubler et récupérer la meilleure ligne, Julien monte encore le régime, ce qui associé à la forte pente, m'oblige à monter le cardio au zénith. Je soutiens le mal atroce quelques mètres, mais je suis obligé de laisser filer Julien et je décide de temporiser un moment pour retrouver une bonne stabilité physiologique. Assez vite je retrouve mes moyens et je commence à revenir légèrement sur Julien qui se trouve à une distance maintenant trop importante pour espérer le recoller avant la ligne d'arrivée qui se profile maintenant rapidement. J'entends le speaker commenter l'arrivée des premiers, mais j'ai du mal à me situer exactement dans la course. Je donne tout ce que j'ai avec les encouragements de Patrick Rassat, l'entraîneur de l'équipe de France, qui ne manque pas de me demander de corriger ma position de buste, qui c'est vrai, c'est un peu avachie vers l'avant dans l'effort. La fin de course emprunte un pif-paf bien raide, dans lequel je lance mes dernières forces. Julien Lodolo, placé juste dans mes skis depuis un bon moment, fait le sprint final, auquel je ne peux répondre. Avec le temps mon cardio tamponne plus vite et ce jeune arrive lui à monter encore très haut ! C'est la vie.
Au final je termine 19ème toutes catégories et je suis à nouveau, sur ce format, vice champion de France vétéran (c'est ma 5ème médaille d'argent en vertical race et le seul titre qui me manque !). Le podium est complété par Yohann Caillot, toujours redoutable sur ces montées verticales pour lesquelles il présente de belles qualités.
Un grand bravo au vainqueur Xavier Gachet, qui devance mes champions préférés que sont Mathéo Jacquemoud et Aléxis Sevennec.
Une mention particulière pour mes "poulains" que je coach depuis peu et qui font une très belle prestation. Le travail paye rapidement quand il est fait avec sérieux et ils se reconnaîtrons !
Les Résultats : http://www.ski-alpinisme.com/resultat/2017/Cht-VRtignesScratchA.pdf
Crédits photos : ski&Run et Vincenzo Infante
bellagamba.alain@orange.fr